Comme on efface progressivement les dix dernières minutes gribouillées sur une règle avent le week-end, chaque minute est comptée.
Celles dont on voudrait qu'elles soient extensibles semblent toujours plus courtes, et les autres, celles qu'on voudrait voir passer, s'éternisent malgré les agraffeuses sourisées.
Alors, comme ceux qui en bénéficient d'encore moins, je maximise mon temps. Je joue à me culturer, dans le bus, sur les bancs du hall d'entrée, couchée sur mon lit, dans le bus à nouveau. J'essaie d'enchaîner les livres, de passer régulièrement à la médiathèque, faute de porte-monnaie rempli en ce moment, et je prends des livres sur un peu n'importe quoi à la bibliothèque.
J'aime cette idée d'essayer de savoir des choses sur des tas de sujets, j'ai toujours admiré les gens qui pouvaient avoir des choses pas complètement merdiques à dire sur à peu près n'importe quoi.
J'essaie de plus me faire bouffer mon temps par tous ces trucs scientifiques que mes deux dernières années au lycée m'auront appris à détester cordialement. J'y arrive qu'en petite partie, forcément, mais j'ai au moins le mérite d'à peu près ne jamais tirer la tronche même si j'ai peu de raisons de, en fait.
J'apprends à réviser efficacement, à passer peu de temps sur mon ordinateur, à enchaîner.
J'ai des milliards de choses à faire et pas le centième du temps qu'il faudrait, mais je finirai par y arriver.
Et puis, les vacances de la toussaint seront merveilleuses.