Et cette photo que j'ai tournée, retournée, observant minutieusement chaque détail de son visage puisque je les oublie tout doucement, la barbe naissante de ce jour-là, les sourcils qui ne semblant pas se rejoindre sur la photo, les joues creuses, les lèvres un peu pincées, comme s'il était en train de se mordre l'intérieur de la bouche et des joues de la même manière que je le fais constamment, son nez qui à l'air pointu, et son regard fuyant.
- Il y a quelque chose dans son regard que je n'aimais pas.
Et l'expression de son visage qui change selon la manière dont j'incline le morceau de papier.
Il faudra bien qu'un jour l'un de nous soit courageux.

J'aime pas les couleurs d'hiver, d'après-neige. Tout est sombre, gris, le vert de l'herbe est trop foncé, le brun de la terre encore assombri par l'humidité qui s'est infiltrée, le ciel est trop gris, les arbres pas assez verts. Tout à l'air sale, dégoulinant, vieux et triste.

Mais quand même, ça sent un peu moins le renfrogné.
Et ce soir, on voyait les étoiles.

Les p'tits soiiiiisseux, dans le foooorêt, qui chantent chantent chantent si choolieusement
Les p'tits coooochons, dans le pooocherie qui rotent et pètent et chient si choolieusement

[ et si elles ne l'avaient pas chantée tout à l'heure, je l'aurais oubliée