Bien sûr, non je ne t'oublie pas. Tu me manques souvent, mais pas tout le temps. En fait, je m'exerce à ce que tu ne me manques plus. J'aime me souvenir de toi en regardant les coins de ma chambre qu'on a usés, en jouant du psaltérion, en écoutant Luke ou Saez, Yo la tengo ou Mogwai.
Je n'étais plus passée dans la forêt depuis la dernière fois. J'ai pensé à la fourmillière, au banc sur lequel on s'était arrêtés, tout ce dont on avait parlé. Tout ça parti en fumée sans que je ne me doute de rien, en un souffle, petit, ridicule, presque minable. Bien sûr je ne suis pas passée par le même chemin.
Je m'en rends compte épisodiquement, bien des choses ont changé depuis que tu n'est plus là. Pas toujours en mieux mais il arrive que si.
Je n'espère plus rien mais je n'en souffres presque plus.
j'espère seulement que tu vas bien.
Finalement, peut-être que c'était mieux que ça s'arrête avant de se dégrader complètement. Peut-être que c'était trop fort pour durer. Ca passait trop facilement d'un extrême à l'autre.
Peut-être que d'ici six mois on se reverra, je ne sais pas.
Tu auras changé. Moi aussi, probablement.
Peut-être qu'on ne se supportera plus, ou peut-être que ça n'en sera pas plus mal.
Quelques matins avant de partir je me regarde dans ma glace et je me dis que comme ça je te plairais. Plus qu'avant.