Je m'attendais à cette petite phrase de N. : alors ton week-end? , sourire entendu au coin de la bouche - elle et sa grande capacité à partager les émotions -.  Elle ne s'attendait pas à ma réponse. Regard complaisant jusqu'à ce que je lui dise que ce n'était pas la peine, j'avais oublié comme j'aimais pas ça. Le sentiment des autres à votre égard, leur interprétation de ce qui vous fait réagir, c'est un truc qui m'a toujours influencée dans la mesure où je ne l'avais pas fait toute seule.
Et puis le il faudra que tu m'expliques un truc que l'attendais de la part de C. . Le traditionnel aïe auquel on a droit en réponse. Mon détachement et mon calme m'étonnent, il n'en était pas de même deux jours plus tôt. Il faut croire que ce sont au moins deux choses bien acquises. Ma tête a une capacité à s'auto-convaincre qui est souvent préjudiciable mais que dans certains cas, je ne remercierai jamais assez, même si elle a tendance à virer vers les extrêmes.
Retrouver petit à petit un peu de complicité avec lui, pouvoir à nouveau se toucher, rire, sans gêne, sans mépris. J'avais trop vite oublié ce que c'était un meilleur ami.
Il y a du bon à être sociable, à s'adapter aux personnes et aux situations. Et on se sent tous démunis à essayer de prévoir des occupations pour deux, trois jours, on perd trop vite l'habitude d'avoir le temps de faire des choses chouettes.
 Il y a du bon à me rendre compte qu'en fait, les quelques petites choses que j'avais reconstruites ces derniers temps reposaient sur moi, et pas sur lui, en dépit de ce que j'avais cru.
Alors peut-être que sa pause pourra m'être à moi-aussi bénéfique.

S'il y a une chose dont j'ai découvert qu'elle donnait systématiquement le sourire, c'est recevoir des mails d'un des plus chouettes môssieurs du monde.