De temps en temps, elle a des accès d'instinct protecteur et de dis, tu recommencera pas, hein?  C'est marrant qu'elle s'inquiète. Rassurant aussi. Et tout à coup, c'est comme si elle n'avait jamais été dupe, alors qu'elle réalise que j'ai raconté de belles conneries, elle oublie qu'elle m'a crue. Mais je ne lui en veux pas, je suppose que c'est normal. Et puis elle me demande et là, ça va ? alors je réponds que c'est assez étrange, la distance et le temps qui se transforment en absence ne changent pas foncièrement les choses. Mon quotidien ne bouge pas, il n'y a que dans m tête que les choses sont différentes. Et puis tout reste en suspens, alors je ne réalise pas vraiment.

Je réfléchis à comment seront les choses si ça doit s'arrêter. Je pense à l'année prochaine, je pense qu'avec ou sans lui, je crois que j'ai quand même envie de Paris, d'avoir tout à portée de la main.
Je pense que ça vient drôlement vite en fait, je pense que l'année de terminale, si on fait abstraction des cours est une drôlement chouette année, je pense à notre chouette week-end qu'on fera, les cadeaux de Nowel qu'on s'offrira. Je pense que je fuis de moins en moins les autres.
Je pense que j'en ai marre du Nullepart ou Loindetout (c'est selon) où je vis, que j'en ai marre d'être dans le doute, d'être soumise à sa volonté - ou non, je pense que comme d'habitude j'aimerais que certaines choses changent mais que c'est toujours tellement plus facile à dire, et que je vais prendre le temps que je n'ai pas pour faire ce que j'ai envie.
Je vais entamer une action de terrorisme poétique dans mon lycée, que l'on m'y seconde ou non, parce qu'après tout, même si je ne pourrai jamais tout rendre tout beau, ni même mon monde, je peux au moins essayer d'embellir un peu celui de tout le monde.
J'ai envie de faire de chouettes cadeaux de Nowel, j'ai envie qu'ils fassent sourire.

[Et pui lui a trouvé quelqu'un de bien, je crois qu'il est heureux, je ne sais pas trop, en tous cas il va mieux. Ca me fait plaisir.]