Au Cabaret Frappé, il y a des gens avec Muse dans la peau qui vous somment d'étraiendre leur bière le temps d'une Cariocca avec une chaise, qu'on peut recroiser dans le tram et qui répliquent à notre franc bonjour - nommé Copain.
Copain, lorsque quatre jours après nous allons contempler Syd Matters, il nous hèle. Comme il faut toujours avoir des fleurs en papier sur soi et qu'on était presque sures de le revoir, nous avions justement une grâce de la nature pour Copain. Alors il nous convie à sa table parce qu'il est grand poète et que nous sommes ses aurores boréales, nous demande si on veut boire, fumer, boire, fumer, ou encore boire.
Il nous conversationne et on le rit, pas parce que ce qu'il dit est drôle, mais parce qu'on se demande combien de bire il a déjà prises - Copain, il a une descente qu'on aimerait pas r'monter en vélo. Demande pourquoi on offre des fleurs aux inconnus, si on est babs, ce qu'on cherche à en donner, si on s'est déjà fait un rocker parce que là, vraiment, il signe tout de suite.
Pour palabrer il nous questionne musique : Muse, et nous parle de Dieu : Matthew Bellamy, enchaîne sur Robert Smith et Mylène Farmer quand il avait quatorze ans. On demande s'il était blonde, il répond que non, elle est rousse. Ne trouvant terrain d'entente, il met au jour Déportivo et Mazde Carpate de leur sachet Fnac, on rétorque que les premiers passent en boucle depuis quelques temps - alors là vraiment vous m'faites plaisir les filles.
- Et vous aimez quoi?
- Hum... Syd Matters.
- Qui?
- Le groupe qu'on va voir, là, juste après.
- Ah, oui, bien sur!
Il s'obstine en fanfaronnant de ses mondanités musicales, on ne veut toujours ni clopes ni bières, et on parle d'Elista - très très bonne musique- il nous fait penser au texteur, parle de Muse. Etant adorables avec nos tournesols, et lui-même proférant fort haut, les alentours observent notre table, parce qu'on est à part et lui en nous. Finalement on quitte Copain plus tard pour se rapprocher de Sydounet.
Au Cabaret Frappé, à défaut de Dieu il y a Jésus : Syd Matters. Et c'est chouette et joli. Très chouette même. Très très chouette. Alors forcément, on était Carrément Obligées d'offrir des fleurs - I want to buy you flowers, it's such a shame you're a boy, and when you are not a girl, nobody buys you flowers - et une lettre enflammée.
Honorable Syd,
Nous vous offrons ces quelques fleurs, parce que les bonbons c'est périssable et qu'en plus ils étaient drôlement bons. Ces grâces de la nature existent en différents coloris, sont ergonomiques, non périssables, et peuvent accessoirement servir de plumeau pour la modique somme de 599,99 euros, payables en trois fois sans frais.
Nous tenions ainsi à vous faire part de notre amoûûûûûr le plus sulfurique et hydraulique tant les ponts [disulfures] de notre petite pile de coeur cèdent aisément et laissent tous les cris les SOS voguer sur le canal lacrymal.
Accordez-nous juste une dernière danse, avant l'ombre et l'indifférence, un murmure puis un soupir pour que l'on puisse vivre, viivre encore plus fort.
Tout a été dit cent fois
Et beaucoup mieux que par nous
Aussi quand nous écrivons cette prose
C'est que ça nous amuse
C'est que ça nous amuse
C'est que ça nous amuse et nous vous révérençons au nez.
Nos cordiales toussa toussa
Prout et Pouet, vos admiratrices secrètes
Au Cabaret Frappé, il y a un môssieur que l'on a surnommé Maman Vache. Il nous parle d'une profession qui défile souvent dans la rue, en continuant de chanter, et qui s'entraine beaucoup, c'est vrai et, il ne faut pas se le cacher, le fait avec nos sous : Maman Vache soutient les militaires.
Puis, plus tard, celui-ci nous laisse entrer au concert sous la Baraque, jugeant que l'on peut passer puisque nos tournesols sont synthétiques. Enfleuri lui aussi.
Au Cabaret Frappé, il y a T et Minor Majority. Et c'est joli. Oui.
Les revendications :
Art-Orange-2004
Duo post pour un voyage commun
e.